« Quand j’ai compris que mon fils ne faisait pas exprès de « mal lire », ça a été un soulagement, mais aussi le début d’un long parcours. La MDPH et notre mutuelle ont été des soutiens précieux, sans lesquels, on n’y serait jamais arrivé. » Ce témoignage, anonyme mais authentique, illustre le quotidien de nombreux parents confrontés à la dyslexie de leur enfant et l’importance cruciale de connaître les dispositifs disponibles.
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture, qui affecte environ 6 à 8 % des enfants en France. Elle ne traduit en aucun cas un manque d’intelligence, mais une difficulté à décoder les mots écrits. Face à ce trouble, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) joue un rôle central dans l’accompagnement des enfants et de leurs familles. En complément, la mutuelle peut prendre en charge certaines dépenses non couvertes par la Sécurité Sociale et la MDPH.
Comprendre la MDPH et la dyslexie : un duo essentiel
La MDPH est un acteur incontournable pour les familles confrontées à la dyslexie. Son rôle s’étend du dépistage à l’orientation scolaire, en passant par la mise en place de mesures spécifiques. Comprendre son fonctionnement et les démarches à effectuer est essentiel pour obtenir un accompagnement adapté à votre enfant, et faire valoir ses droits.
Le rôle crucial de la MDPH dans le parcours de l’enfant dyslexique
La MDPH joue un rôle primordial dès les premiers signes de difficultés de lecture. Elle peut vous orienter vers des professionnels qualifiés pour établir un diagnostic précis. Un diagnostic précoce est crucial car il permet de mettre en place une prise en charge adaptée dès le plus jeune âge, augmentant ainsi les chances de réussite de l’enfant. Le cœur de l’accompagnement par la MDPH est le Plan Personnalisé de Compensation (PPC), un document qui détaille les besoins de l’enfant et les soutiens qui seront mis en place pour y répondre.
Le Plan Personnalisé de Compensation (PPC) est élaboré par une équipe pluridisciplinaire, composée de professionnels de la santé, de l’éducation et du social. Les parents et l’enfant sont activement impliqués dans ce processus. Le PPC peut inclure différentes formes d’aides, telles que la présence d’un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) ou d’un Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), du matériel pédagogique adapté, des aménagements scolaires (temps supplémentaire lors des examens, utilisation d’un ordinateur, etc.), et des rééducations (orthophonie, psychomotricité, etc.). La MDPH peut également jouer un rôle important dans l’orientation scolaire de l’enfant, en l’aidant à choisir une filière adaptée à ses besoins et à ses capacités, comme une Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS). Pour plus d’informations sur le PPC, consultez le site de la MDPH de votre département .
Les démarches administratives auprès de la MDPH
Les démarches administratives auprès de la MDPH peuvent sembler complexes, mais il est important de les aborder avec méthode et rigueur. La première étape consiste à constituer un dossier complet, comprenant notamment un formulaire de demande, un certificat médical, des bilans orthophoniques et psychologiques, ainsi que des justificatifs de domicile et de revenus. Il est crucial de fournir des informations précises et détaillées sur les difficultés de l’enfant, en décrivant concrètement les obstacles qu’il rencontre au quotidien. Des conseils avisés pour remplir le formulaire de demande peuvent être trouvés sur le site de la MDPH de votre département.
Le dossier doit être déposé auprès de la MDPH du département de résidence de l’enfant. Les délais de traitement des dossiers peuvent varier, mais il faut généralement compter plusieurs mois. Il est possible de suivre l’avancement du dossier en contactant directement la MDPH. Une équipe pluridisciplinaire étudiera le dossier et évaluera les besoins de l’enfant. Elle pourra proposer un PPC, qui sera ensuite soumis à la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). La CDAPH prendra la décision finale concernant les aides qui seront accordées à l’enfant, et cette décision sera notifiée aux parents. En cas de désaccord avec la décision de la CDAPH, il est possible de faire un recours gracieux ou contentieux. N’hésitez pas à vous faire accompagner par une association de parents pour ces démarches. Vous pouvez aussi consulter le site service-public.fr pour plus d’informations. Il est important de noter que les délais de réponse de la MDPH peuvent être longs, et il est conseillé de s’y prendre à l’avance. En cas de refus, il est possible de contester la décision, mais cette procédure peut être complexe et nécessite souvent l’aide d’un avocat.
Les aides de la MDPH pour les enfants dyslexiques
La MDPH propose un large éventail de mesures de soutien pour les enfants dyslexiques, allant des aides humaines aux aides matérielles et financières, en passant par les aménagements scolaires. Ces aides visent à compenser les difficultés de l’enfant et à favoriser son inclusion scolaire et sociale.
Les aides humaines
Les aides humaines sont essentielles pour accompagner les enfants dyslexiques dans leur parcours scolaire. L’Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), aujourd’hui remplacé par l’Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), joue un rôle clé dans ce domaine. L’AVS/AESH aide l’enfant à prendre des notes, à organiser son travail, à adapter les supports pédagogiques et à réaliser ses devoirs. Il existe deux types d’AVS/AESH : individualisée et mutualisée. L’AVS/AESH individualisée est dédiée à un seul enfant, tandis que l’AVS/AESH mutualisée accompagne plusieurs enfants en même temps. La MDPH peut également prendre en charge des heures de soutien scolaire adapté, dispensées par des professionnels spécialisés dans la dyslexie.
- Aide à la prise de notes
- Accompagnement aux devoirs
- Adaptation des supports pédagogiques
Les aides matérielles et financières
Les aides matérielles et financières permettent de compenser les surcoûts liés à la dyslexie. Le matériel pédagogique adapté peut comprendre un ordinateur avec des logiciels de lecture et d’écriture (synthèse vocale, reconnaissance vocale, correcteur orthographique), des logiciels spécifiques pour la dyslexie, des livres audio et des tablettes tactiles avec des applications adaptées. L’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) est une aide financière versée aux familles ayant un enfant handicapé. Son montant de base est de 142,70 € par mois, mais il peut être complété par des majorations en fonction des besoins de l’enfant ( Source : caf.fr ). L’AEEH est cumulable avec d’autres aides, comme la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). La PCH permet de financer des aides humaines, des aides techniques, des aménagements du logement, etc.
La PCH peut être utilisée pour financer des interventions non prises en charge par la Sécurité Sociale, comme des séances de psychomotricité supplémentaires. Le tableau ci-dessous présente une comparaison simplifiée entre l’AEEH et la PCH :
Aide Financière | Critères d’Éligibilité | Montant (Base) | Objectif |
---|---|---|---|
AEEH | Reconnaissance du handicap de l’enfant par la CDAPH. | 142,70€/mois + compléments | Compenser les dépenses liées au handicap. |
PCH | Besoin d’aides spécifiques (humaines, techniques, etc.) évalué par la MDPH. | Variable selon les besoins | Financer les aides nécessaires à l’autonomie. |
Les aménagements scolaires
Les aménagements scolaires visent à adapter l’environnement d’apprentissage aux besoins de l’enfant dyslexique. Ils peuvent comprendre des adaptations pédagogiques, comme un temps supplémentaire lors des examens, l’utilisation d’un ordinateur en classe et lors des examens, des supports de cours adaptés (polices de caractères spécifiques, interlignage augmenté, textes aérés) et des évaluations orales privilégiées. Le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) et le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) sont deux dispositifs qui permettent de mettre en place ces aménagements. Le PAP est destiné aux enfants qui présentent des troubles des apprentissages, tandis que le PAI est destiné aux enfants qui ont des problèmes de santé.
Par exemple, concernant les logiciels, on peut citer :
- Lexibar: Ce logiciel propose une aide à la lecture et à l’écriture grâce à une synthèse vocale et une prédiction de mots.
- Mediadico : Dictionnaire parlant
- Antidote : Correcteur orthographique performant, même si non spécifiquement conçu pour la dyslexie, peut aider à la relecture
Le rôle de la mutuelle complémentaire santé
La mutuelle complémentaire santé intervient en complément de la Sécurité Sociale et de la MDPH pour prendre en charge certaines dépenses liées à la dyslexie. Il est important de bien comprendre comment fonctionne cette complémentarité afin de choisir une mutuelle adaptée aux besoins de votre enfant. La sécurité sociale assure le remboursement des consultations médicales et des séances d’orthophonie sur présentation d’une prescription médicale. La MDPH prend en charge les aides humaines, matérielles, et les aménagements scolaires. La mutuelle, quant à elle, peut couvrir les dépassements d’honoraires des professionnels de santé (orthophonistes, psychologues, psychomotriciens), les séances de rééducation non remboursées par la Sécurité Sociale (comme des séances de psychomotricité supplémentaires), les aides auditives et visuelles et certains matériels pédagogiques spécifiques.
- Remboursement des consultations médicales
- Les séances d’orthophonie
Comprendre la complémentarité : sécurité sociale, MDPH et mutuelle
Choisir une mutuelle adaptée aux besoins spécifiques de votre enfant présentant des troubles d’apprentissage, comme la dyslexie, est essentiel pour alléger le fardeau financier lié à sa prise en charge. Pour bien choisir, il est important de regarder le niveau de remboursement des consultations et des séances de rééducation, la prise en charge des dépassements d’honoraires, le forfait optique et auditive et la prise en charge des médecines douces.
Comparaison des différentes offres de mutuelles
Plusieurs critères sont à considérer lors du choix d’une mutuelle pour un enfant dyslexique. Outre le niveau de remboursement des consultations et des séances de rééducation, il est important de vérifier la prise en charge des dépassements d’honoraires, le forfait optique et auditive, la prise en charge des médecines douces (comme l’ostéopathie) et le délai de carence (période pendant laquelle les garanties ne sont pas encore actives). Certaines mutuelles proposent des offres spécifiques pour les enfants dyslexiques, avec des garanties renforcées sur les postes de dépenses les plus importants. Il est toujours possible de négocier avec sa mutuelle en mettant en avant les besoins spécifiques de l’enfant et en justifiant les demandes de remboursement.
Mutuelle | Remboursement Orthophonie (par séance) | Prise en charge dépassements d’honoraires | Forfait Optique (par an) |
---|---|---|---|
Mutuelle A | 100% BRSS | Non | 50€ |
Mutuelle B | 150% BRSS | Oui | 100€ |
Mutuelle C | 120% BRSS | Partielle | 75€ |
BRSS : Base de Remboursement de la Sécurité Sociale
Aides financières complémentaires proposées par certaines mutuelles
Certaines mutuelles disposent de fonds d’action sociale qui peuvent être mobilisés pour aider les familles en difficulté financière. Ces fonds peuvent permettre de financer des dépenses non prises en charge par la Sécurité Sociale et la MDPH, comme des séances de soutien scolaire, du matériel pédagogique spécifique ou des consultations avec des spécialistes. Il est également possible de solliciter des aides exceptionnelles auprès de sa mutuelle pour faire face à des dépenses imprévues liées à la dyslexie de l’enfant. Selon certaines estimations, environ 15 % des mutuelles offrent un fonds d’action sociale. Contactez votre mutuelle pour savoir si vous pouvez en bénéficier.
Conseils pratiques et ressources utiles
Au-delà des aides financières et matérielles, il est important d’accompagner votre enfant présentant des troubles dys au quotidien en créant un environnement favorable à l’apprentissage, en encourageant la lecture et l’écriture, en valorisant ses réussites et en maintenant une communication ouverte avec l’école. De nombreuses associations de soutien aux familles d’enfants dyslexiques peuvent vous apporter des informations, des conseils et un soutien moral. Il est également important de consulter des professionnels de santé spécialisés dans la dyslexie (orthophonistes, psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes) pour bénéficier d’une prise en charge adaptée.
- Créer un environnement favorable à l’apprentissage
- Encourager la lecture et l’écriture
- Valoriser les réussites
Comment accompagner son enfant dyslexique au quotidien
Pour accompagner au mieux un enfant dyslexique, il est essentiel de créer un environnement propice à son développement. Cela implique d’aménager un espace de travail calme et organisé, de lui fournir des outils adaptés (ordinateur, logiciels spécifiques, etc.) et de lui proposer des activités ludiques qui favorisent la lecture et l’écriture. Choisir des livres adaptés au niveau de lecture de l’enfant, lui lire des histoires à voix haute et l’encourager à écrire des petits textes sont autant de moyens de stimuler son intérêt pour la langue écrite. Il est crucial de valoriser les réussites de l’enfant, de se concentrer sur ses progrès et de l’encourager à persévérer malgré les difficultés. Pour plus de conseils, contactez APEDA France .
Les associations de soutien aux familles d’enfants dyslexiques
Les associations de soutien aux familles d’enfants dyslexiques jouent un rôle essentiel dans l’information, le conseil et le soutien moral des parents. APEDA France et la Fédération Française des Dys sont deux associations nationales qui proposent des informations, des conseils, des groupes de parole et des actions de sensibilisation à la dyslexie. Ces associations peuvent vous aider à mieux comprendre la dyslexie, à connaître les aides disponibles et à trouver des professionnels qualifiés. Elles peuvent également vous mettre en relation avec d’autres parents d’enfants dyslexiques, afin de partager vos expériences et de vous sentir moins seul.
Les professionnels de santé spécialisés dans la dyslexie
La prise en charge de la dyslexie nécessite l’intervention de différents professionnels de santé. L’orthophoniste est le spécialiste de la rééducation du langage écrit. Le psychologue peut apporter un soutien psychologique à l’enfant et à sa famille. Le psychomotricien peut améliorer les compétences motrices et la coordination de l’enfant. L’ergothérapeute peut adapter l’environnement et les outils pour faciliter l’apprentissage. Vous pouvez trouver ces professionnels dans les annuaires des professionnels de santé, sur les sites internet des associations de soutien aux familles d’enfants dyslexiques ou sur les recommandations de la MDPH. Pour trouver un orthophoniste près de chez vous, vous pouvez consulter l’annuaire santé d’Ameli.fr .
Sites internet et ressources en ligne utiles
De nombreux sites internet et ressources en ligne peuvent vous apporter des informations complémentaires sur la dyslexie et les aides disponibles. Les sites internet de la MDPH, de la Sécurité Sociale et du Ministère de l’Éducation Nationale sont des sources d’information officielles. Les sites internet des associations APEDA France et Fédération Française des Dys proposent des informations, des conseils et des témoignages. Les forums de discussion peuvent vous permettre d’échanger avec d’autres parents d’enfants dyslexiques. Voici quelques ressources en ligne incontournables pour les parents d’enfants dyslexiques : les sites de la MDPH de votre département, les sites d’associations spécialisées, les applications et logiciels d’aide à la lecture et à l’écriture, et les forums de discussion entre parents.
Accompagner l’enfant avec dyslexie : un investissement pour l’avenir
La dyslexie n’est pas une fatalité. Avec un accompagnement adapté, les enfants dyslexiques peuvent réussir leur scolarité et s’épanouir pleinement. N’hésitez pas à vous renseigner, à vous faire accompagner et à solliciter les aides disponibles auprès de la MDPH et de votre mutuelle. Ensemble, vous pouvez aider votre enfant à surmonter les difficultés liées à la dyslexie et à développer son potentiel. Les avancées de la recherche sur la dyslexie laissent entrevoir l’espoir de traitements plus efficaces à l’avenir.